Phobie scolaire

La phobie scolaire rentre dans le langage courant au fur et à mesure que les cas se multiplient.

Quelle est la véritable ampleur du phénomène et que recouvre-t-il ?

Comment traiter en douceur mais efficacement ce problème ?

Un terme qui recouvre plusieurs niveaux de gravité

L’école est depuis plusieurs années décriée et accusée de ne pas être un lieu d’épanouissement des enfants. S’il est vrai que dans de nombreuses écoles, les phénomènes de harcèlement, de violence sont devenus fréquents, il est inquiétant d’imaginer qu’elle rende ces enfants malades à l’idée de s’y rendre.

Les symptômes sont différents selon la gravité du phénomène et selon les causes.

Les manifestations peuvent être physiques et prendre la forme d’une crise de panique avant de partir à l’école avec cris, larmes, palpitations, coups, des douleurs à la tête, au ventre … ou verbales (supplications, menaces de fugue ou de suicide). Les symptômes sont observés les jours d’école et disparaissent les week-end et jours de congés.

Les arguments ou explications invoquées sont celle d’une victimisation (l’enseignant ou les autres élèves ne l’aiment pas ou le brutalisent) ou d’une dépréciation plus intime. Il est important de distinguer les situations en comprenant les causes pour mieux adapter les réponses.

Un terme qui recouvre des causes diverses

L’anxiété

Pour certains le fondement de leur aversion scolaire va plutôt être l’anxiété, quelle soit liée à un événement traumatique ou non.

Cette cause pourra être qualifiée de traumatique si un événement particulier ou un environnement récurrent vient faire effraction dans son monde de manière violente (agression, visualisation d’une agression, harcèlement …).

Pour d’autres, c’est davantage le fait de sortir de son environnement habituel qui génère l’angoisse. La séparation des parents ou du domicile est pour eux difficile voire insupportable, ou encore le fait de devoir affronter les autres leur est insupportable : ce sont les cas d’enfants paniqués par le regard des autres, tétanisés quand leur professeur les interrogent …

La mésestime de soi

Un autre profil concerne les enfants qui ont une faible estime d’eux même, se déprécient ou souffrent d’une forme de dépression. Ils se désintéressent des apprentissages, ne sont pas animés par les félicitations, se sentent incompris.

On retrouve souvent dans cette catégorie des enfants dyslexiques ou hyperactifs qui souffrent d’un décalage entre leurs productions et les attentes normées de l’école. Ils en conçoivent un complexe et cherchent à trouver des compensations ou plaisirs ailleurs (comme les jeux vidéos, le sport ou dans une attitude perturbatrice et provocatrice).

Le sentiment de malaise peut aussi provenir d’un surinvestissement des parents sur l’enjeu scolaire qui dépasse la capacité de l’enfant à honorer cette attente et qui le place dans une situation de stress et d’incompétence permanente.

Que faire ?

Il n’est pas simple pour les parents de comprendre et d’adopter la bonne réaction face un phénomène comme celui là. Car avec leurs yeux d’adultes, ils considèrent souvent que la réaction de leur enfant est incompréhensible et disproportionnée. Il vont alors avoir tendance à banaliser, minimiser le phénomène et à adopter une méthode ferme.

A l’inverse, d’autres vont se montrer très conciliant envers leur enfant au risque de favoriser son rejet de l’école.

Comment faire la différence entre la véritable phobie scolaire, qui révèle une véritable détresse, et l’école buissonnière, qui va plutôt s’apparenter à un caprice ou à une tentative de rébellion à l’égard de l’autorité parentale.

Les spécialistes s’accordent sur l’idée qu’il faut éviter la déscolarisation car plus celle-ci se prolonge plus le retour est difficile, violent voire impossible.

Si le phénomène s’installe ou se répète trop régulièrement, s’il est accompagné de manifestations psychosomatiques, il est conseillé de consulter un thérapeute, un psychologue, ou psychanalyste pour aider à comprendre les raisons et accompagner le processus d’acceptation de l’école.