Certains enfants n’apprécient pas les refus ou les reproches de leurs parents. Une réponse à cette frustration ou à ces sentiments négatifs peut être le renfermement sur soi, le silence, la bouderie.
Ils démontrent par là le fait que leur colère n’est pas acceptée et qu’ils doivent taire leur ressenti pour être acceptés et continuer à plaire à l‘adulte.
Plus ils sont menacés sur les conséquences de leurs « mauvais sentiments » ou de leur colère (« tu vas arrêter ou sinon …, tu n’auras plus d’amis, je vais te punir si tu continues à bouder… »), plus ils ont recours à la bouderie pour bloquer leurs émotions. Ils ont le sentiment d’être incompris et que ces sentiments sont interdits.
Un enfant qui boude a en fait besoin d’être rassuré sur la possibilité d’exprimer son ressenti et sur l’amour de ses parents.
Il faut prendre le temps d’accueillir son sentiment « je vois que tu n’es pas content, ou que tu as un problème ».
Il est possible de la rassurer sur le fait que tout le monde éprouve des sentiments qui peuvent être de la colère notamment. « Tu as le droit d’avoir de la colère. Nous aussi cela nous arrive quelques fois ».
Le laisser exprimer la source de sa colère et en accuser réception « je vois que tu aurais aimé … et je comprends que cela te fâche … ».
Ce n’est pas pour autant valider sa demande ou lui donner raison. Le fait de se sentir écouté, compris et accepté lui permettra de passer à une autre étape et d’exprimer différemment sa colère.
Si le parent culpabilise par rapport à la demande de son enfant, s’il tente de consoler son enfant, s’il cède, il va le transformer en boudeur professionnel … Car l’enfant aura l’impression que ses demandes sont fondées.
Attention aussi aux étiquettes qui sonnent comme une reconnaissance du mauvais caractère ! Par exemple un enfant qui boude en arrivant à la crèche ou à l’école ne doit pas être disculpé par ses parents « il a du caractère ! ».
Car l’enfant comprendra qu’il peut défendre cette identité à l’extérieur et à la maison.
Les enfants endossent facilement les rôles qu’on leur assigne ! Dans ces conditions, il vaut donc mieux valoriser leurs comportements positifs plutôt que les négatifs !
Cécile BAHIER